Trinkhall → Des lieux pour exister
Lors de sa deuxième saison, le Trinkhall Museum explore les « lieux réinventés où se logent aux heures sombres des éclats de confiance et d’espoir. » Intitulée « Des lieux pour exister », l’exposition propose une large sélection d’œuvres de Julien Detiège. À cette occasion, l’artiste sculpteur a été accueilli en résidence à l'Espace Muséal d'Andenne.
Artiste en résidence
Artiste-sculpteur issu des ateliers du Créahmbxl, Julien Detiège produit une œuvre singulière. Édifiées selon la méthode dite du colombage, ses sculptures prennent la forme de réseaux de terre cuite qui évoquent pour lui des portraits de femmes. Où se nichent-elles dans ces labyrinthes en équilibre périlleux ? Quelle part de leur personnalités’y trouve abritée, enclose ?
Le 26 mars 2022, le Trinkhall inaugurera sa nouvelle saison. Le musée a choisi de présenter une large sélection des œuvres de l’artiste, qui fait écho avec la problématique des lieux, explorée dans toutes ses dimensions : philosophiques, historiques,anthropologiques, voire sociologiques.
À cette occasion, Julien Detiège a créé de nouvelles œuvres. Pour ce faire, il a bénéficié d’une résidence à l’Espace Muséal d'Andenne (EMA). L’artiste a travaillé une nouvelle terre et la sculpture produite a été émaillée (ce qui sort du four : toujours une surprise, un émerveillement).
Le Trinkhall présente
« L’exposition Des lieux pour exister sera tout entière habitée par les questions que le présent nous adresse. La collection du musée en témoigne avec une force extraordinaire : dans l’intimité de l’atelier, partout dans le monde et depuis bien avant la crise du coronavirus, les artistes au travail ne cessent de révéler la poétique et la nécessité des lieux. Leur indéfectible loyauté à l’ici, leur souveraine indifférence à l’égard de tout ce qui s’en écarte, la docte ignorance dont ils sont les hérauts, apparaissent aujourd’hui comme autant de réponses sensible set vibrantes aux inquiétudes qui nous traversent, autant de miroirs qui donnent à voir – avec quelle grâce et quelle assurance – ces lieux réinventés où se logent aux heures sombres des éclats de confiance et d’espoir.
Nul ne sait exactement ce qui nous est arrivé. Un matin, le printemps à peine engagé,nous nous sommes éveillés et nos vies avaient basculé. C’était il y a deux ans–un jour, une éternité. Depuis, de par le vaste monde, nous menons chacun notre petit travail de Sisyphe, nouant à la diable nos espérances et nos lucidités, déroutés, meurtris par une commune et immémoriale actualité dont nous nous pensions affranchis. Prendrions-nous enfin la mesure de nos cécités ?
Nous n’habitons plus comme auparavant les lieux qui nous sont familiers ni ne rêvons nos ailleurs de la même façon. Nous sommes reconduits à nos ancrages. Nous nous tenons dans nos cabanes, tellement plus fragiles que nous le pensions. Là a perdu une partie de son sens et trahi nombre de ses promesses. Il n’y a plus d’abstraites ni irréelles vastitudes, mais la constellation des ici où nous devons retrouver le pouvoir et l’intelligence d’exister. La contingence est notre lot,l’unique instrument de nos possibles libertés. Nous devenons plus modestes.Nous sommes en nos ici, à inventer des manières de tenir, de penser, de devenir, de sentir ou simplement d’être en vie : des lieux pour exister, ces lieux qui nous habitent et que nous habitons, dans l’entremêlement des espèces,des temps, des présences et des histoires, ces lieux - la notion même de lieu-, que les crises que nous traversons reconfigurent et nous invitent à repenser.»
Vernissage
25/03 - 18h
Exposition
à partir du 26/03