Théâtre Marni → exposition Réel/découpe
Du 20 avril au 30 juin, vous pouvez découvrir au Théâtre Marni l'oeuvre de trois artistes femmes du Créahmbxl : Paloma Gonzalez, Caroline Vandermeiren et Anne N'Dayiziga. Intitulée Réel/découpe, l'exposition explore des formes et des univers qui questionnent la brisure.
Réel/découpe, l'exposition, présente trois artistes femmes qui travaillent dans l'atelier Arts plastiques du Créahmbxl et explorent trois manières d’appréhender le réel à la découpe.
Il y a les visages morcelés, la peinture parfois proche du vitrail de Paloma Gonzalez.
Les réseaux mystérieux dégageant une énergie singulière de Caroline Vandermeiren.
Et les espaces réservés des personnages issus de l’affect d’Anne N’Dayiziga.
Ces trois regards questionnent ce qui se joue pour nous aujourd’hui dans les brisures, les blancheurs qui les circonscrivent et l’absence qui peut en naitre.
Paloma Gonzalez
Les portraits de Paloma Gonzalez s’attardent sur les visages, immenses. Ces têtes, caractérisées par de petites dents triangulaires et une chevelure structurée, nous interpellent par leur démesure. Travaillées au pastel, les silhouettes, vêtements, l’arrière-plan, sont soulignés d’un réseau de fines lignes, véritable maillage de formes géométriques qui dynamisent l’image et parfois la morcellent en multiples éclats. Des traits qui confèrent un relief au dessin, soudain animé de zones mouvantes. Au départ, l’œuvre de Paloma Gonzalez était constituée exclusivement de ces quadrillages abstraits. Peu à peu, l’artiste y a intégré des sujets humains. Elle porte une grande attention aux dégradés de couleur qui résultent de cette mosaïque de formes. La dernière touche, au pastel, fait apparaître les yeux.
Anne N’Dayiziga
« Je rêve d’être fleurie de fleurs », écrivait Anne N’Dayiziga sur une immense fresque en noir et blanc. Aujourd’hui décédée, l’artiste originaire du Burundi a largement travaillé l’autobiographie. Sa famille, sa sœur et les photographies que celle-ci postait sur les réseaux sociaux ont alimenté un travail au pastel gras, dont le trait s’est d’abord affiné en blanc sur noir avant de se coloriser. Les œuvres d’Anne N’Dayiziga sont foisonnantes : l’espace déborde de nature, de personnages et de pensées. Cependant, ses sujets se tiennent côte à côté, séparés. Sensible, l’œuvre d’Anne N’Dayiziga comporte également de la gravure, où la blancheur domine, et des carnets à spirales qui déroulent des portraits de famille légendés.
Caroline Vandermeiren
Un temps, Caroline Vandermeiren a représenté de petits personnages de dessins animés pris dans les mailles de filets tentaculaires. Puis, l’œuvre a basculé dans l’abstraction. Seuls sont demeurés ces réseaux ou ces échelles qui couvrent toute la feuille. Penchée au plus près de leur exécution, feutre à la main, Caroline Vandermeiren éblouit par son sens de l’espace et de la composition. Tantôt plus resserrés, tantôt plus respirants, les réseaux superposés s’élèvent sur la feuille, dans une palette de couleur qui séduit. L’équilibre des motifs, leur rapport dynamique, constitue un point fort de l’œuvre, encore plus remarquable dans les compositions à l’acrylique et au feutre où deux échelles de maillages se superposent.
L'exposition est visible dans l'espace bar du théâtre, les jours de représentations.